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High Fantasy

Longtemps cantonnée aux fond des bibliothèques ou réservée à un public spécifique, la fantasy s'est peu à peu imposée comme un must du genre cinématographique et sériel. Si le seigneur des anneaux a redonné ses lettres de noblesse au genre au cinéma. Les séries, elles, n'ont pas le même succès. Xena, Legend of the seeker ou encore Merlin ont bien quelques atouts mais manquent cruellement de budget. Il faudra attendre 2010 pour que la chaine câblée HBO lance la franchise qui changera tout : Game of Thrones. Adaptée des romans A Song of Ice and Fire de George R.R. Martin, l'histoire se déroule dans un monde où les saisons durent des décennies, les familles Stark, Lannister, Targaryen et Baratheon jouent au jeu des trônes, cherchant pour les uns à gagner le pouvoir et pour les autres à y échapper. 



La série : Game of Thrones (D. Benioff et D. Weiss, 8 saisons)

Pourquoi la regarder ? 

  • Il en va de votre culture générale. Sérieusement, si vous ne l'avez pas encore vue, SHAME. (à ceux qui comprendront). La série a réussi l'exploit de rallier des milliers de personnes à un genre alors dénigré par le public. Par son esthétique et son scénario dense et complexe, sa réalisation proche du cinéma et son budget pharamineux, la franchise séduit le plus grand nombre et gagne, peu à peu, la première place du classement, toutes catégories confondues. Le net s'enflamme durant l'attente entre saisons et les chaines de télévision ont même décidé de la diffuser 24h après les USA afin de contrer les téléchargements des spectateurs. Parodies, documentaires, théories, anecdotes et références, la série est partout.

  • Pour son approche différente de la fantasy. Contrairement à beaucoup de classiques du genre, Game of Thrones ne nous livre pas un récit d'apprentissage au héros blanc comme un agneau et au méchant manichéen. La magie elle-même, ne prend que peu de place face à l'intrigue fascinante qui se joue devant nos yeux. Les personnages ont rarement été si nuancés, changeant d'alliances à foison et évoluant au fil des saisons à travers les épreuves traversées. Ne vous y attachez pas trop cependant, la série est connue pour ses cliffhangers sans merci, la mort étant souvent là où on ne l'attend pas.

  • Pour sa musique sublime. Le compositeur Ramin Djawadi (aussi connu pour son travail sur Person of Interest et Westworld) a créé une bande originale lancinante et envoûtante nous entrainant dans le monde mystérieux de Westeros et réalisant des ambiances à la fois belles et glaçantes pour des séquence qui resteront gravées dans nos mémoires. (Episode 10, saison 6 je pense à toi). Du générique maintenant fredonné par tous au sublime solo de piano de la dernière saison (light of the seven), l'OST peut s'écouter sans fin, même sans série.

Une petite chose à redire ?

Format télévisés et ampleur des intrigues obligent, certains épisodes sont plus descriptifs q'autre chose et l'attente de l'action se fait parfois longue. Cependant, elle est récompensée par des épisodes génialissimes en fin de saison.


La BA qui donne envie : 



Et quoi de mieux qu'un bon livre pour accompagner ces airs entêtants ? Si les romans aux origines de la série sont, bien sûr, une évidence, d'autres classiques du genre sont un must : Le seigneur des AnneauxL'épée de vérité, ou le récent le nom du vent. Je vais cependant m'attarder sur une saga épique, proche par bien des aspects de notre série : Kushiel de Jacqueline Carey. Publiée pour la première fois en 2001 (2008 pour l'édition française), La marque, premier tome de la trilogie narre l'histoire de Phèdre no Delaunay, une courtisane et espionne.  Dans un monde uchronique ressemblant à notre Renaissance, Terre d'Ange, ville propices aux désirs les plus inavoués, est menacée par les royaumes extérieurs et par des traitres oeuvrant dans l'ombre de sa cour. Notre héroïne se trouve propulsée, malgré elle dans les tourments et les complots de son royaume.


Le livre : Kushiel (Jacqueline Carey, 3 tomes)



Pourquoi le lire ?

  • Pour son univers complexe et fascinant. Jacqueline Carey a créé un monde semblable au notre et si différent. Par un subtil changement historique, des civilisations entières s'en trouvent transformées. Les peuples, religions et coutumes sont richement détaillés et donnent au récit un sentiment de réalisme. L'intrigue, finement ciselée, nous entraine dans les méandres d'un royaume vacillant, gangrené de complots et de menaces des puissances extérieures.

  • Pour la plus belle des héroïnes. Rarement a-t-on vu plus humaine et fascinante figure que celle de Phèdre no Delaunay. Une héroïne aux mots envoûtants qui nous compte son histoire, cele-ci se mêlant à la grande. Malmenée par la vie, élue ou punie par un dieu vengeur à ressentir le plaisir dans la douleur, Phèdre n'est pas qu'une courtisane. Savante, courageuse, passionnée, elle est prise dans les complots des plus hauts de son royaume tout en recherchant un sens à sa vie. Les autres personnages ne sont pas en reste, allant de Joscelin à Mélisande, tous vous hanteront encore longtemps après avoir terminé le livre.

  • Pour la plume de Mme Carey. Si poétique et envoûtante, il fallait bien quelqu'un de taille pour transcrire toute la complexité et la beauté de Phèdre, notre narratrice. Sans jamais tomber dans la surenchère ou le vulgaire, Carey nous livre descriptions détaillées de paysages, scènes de bataille insoutenables et moments de désir et de luxure édifiants.

Une petite chose à redire ?

La profession de Phèdre et son "don" singulier donnent lieu à des scènes parfois sombres (notamment dans le dernier tome) qui pourraient heurter la sensibilité de certains lecteurs. 

L'extrait qui donne envie : 

"N'allez surtout pas croire que je suis une fille de rien, le fruit illégitime des dévergondages d'un paysan lubrique, vendue à une maison un jour de disette. Sachez que j'appartiens à une haute lignée par la naissance et que j'ai été élevée au sein de la Cour de nuit - pour le bien que cela m'a apporté...
(...) Lorsque je suis venue au monde, j'imagine que {mes parents} avaient encore des raisons d'espérer. Nul n'aurait su dire alors quelle était la teinte de mes yeux à peine ouverts. Dans mon cas pourtant l'évidence devint criante. J'avais un défaut. Indiscutablement, cela fait de mes yeux. Et encore, pas des deux ; d'un seul uniquement. Une si petite chose pour faire basculer à elle seule un destin. Qui sait ? Si elle avait été d'une teinte différente les choses se seraient peut être passées autrement ? (...) C'est donc ainsi que je suis venue dans ce monde, affectée d'un nom synonyme de malheur et d'un oeil rehaussé d'une touche sanguine. (...) Peut-on s'étonner alors que je sois devenue ce que je suis devenue ? Delaunay affirme que telle a toujours été ma destinée. Peut-être a-t-il raison, mais il y a une chose dont je suis sûre : lorsque l'amour m'a rejeté, c'est la cruauté qui m'a prise en pitié."


Si la musique vous aide à plonger dans des univers merveilleux, je ne peux que vous conseiller les bandes originales de la série Game of Thrones ou celles du Seigneur des Anneaux, qui à mon sens restent inégalée dans ce domaine. 


Alors, laissez-vous porter et entrez dans le rêve éveillé...

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