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Mordra, mordra pas ?

Les êtres aux canines assérées seront le thème d'aujourd'hui, nos bon amis les vampires. Car il faut bien avouer que ces créatures mystérieuses et délicieusement séduisantes sont sur les devant de la scène. Cinéma, littérature, télévision, ces dernières années tout le réseau s'est emparé de cet être dangereux et attirant. Que ce soit du plus soft Twilight, au plus "réaliste" Entretien avec un vampire, en passant par la série Vampire Diaries qui vient de se terminer. Le web s'enflamme, les romans se multiplient et les créatures aussi. Suceurs de sang sont désormais accompagnés de loups-garous, sorcières et démons en tout genre. Alors comment faire le tri parmi ce foisonnement d'histoires ? En recherchant les prix (celui des lecteurs poche 2012 par exemple) ou en faisant confiance aux créateurs de renom (Alan Ball ?). Quel film choisir donc ? Cette fois-ci, je pencherais pour une série tv bien connue des habitués du cable : True Blood de la chaine HBO. Le pitch ? Grâge à un sang synthétique inventé par les Japonais (le true blood), les vampires, maintenant capables de subsister sans dévorer le humains, ont révélé leur nature au grand jour. (si l'on peut dire.. lls ne vivent que la nuit). Dans la petite ville de Bon Temps, en Louisiane, Sookie, jeune serveuse télépathe (jouée par l'excellente Anna Paquin, oscarisée pour la Leçon de piano) rencontre Bill Compton (Stephen Moyer) un vampire centenaire. Pendant ce temps, la vie tranquille de ces habitants du Sud est ternie par des meurtres en série...

La série : True Blood (Allan Ball, 7 saisons)

Pourquoi la voir ?

   Parce que c'est une critique de l'Amérique profonde et puritaine cachée sous des trames et des personnages rocambolesques. Le show aborde  des thèmes tels que le racisme (envers les vampires, les métamorphes...), l'intégration, le puritanisme, la religion et ses excès, la politique, la drogue et le sexe. Le tout à travers les points de vue des différents personnages qui ont chacun un avis bien tranché sur la question. Chaque saison présente ainsi son lot de nouveux venus un brin dérangés (The Fellowship of the Sun : les chrétiens anti-vampire qui servent la volonté de Dieu par les armes, les Sanguinistes: vampires persuadés que les humains ont été créés das l'unique but de les nourrir...). Avec une mythologie riche autour du vampire (puis des autres créatures au fil des saisons) la série parvient à créer des intrigues fournies à la fois fantastiques et réalistes, mêlant chaque niveau de la couche sociale, d'un extrém(iste) à l'autre.

    Pour ses personnages survoltés, détonants à souhait. Que ce soit Sookie la jeune serveuse en détresse, fille typique d'une petite ville du sud (sauf qu'elle est télépathe...), Bill, le mystérieux vampire qui affole la société de Bon Temps en débarquant à l'improviste,  Jason, le beau gosse et frère de l'héroine dont toute la matière grise a déserté sa  tête... Tara la meilleure amie, qui ne mâche pas ses mots et bien sûr : Eric, le shérif, vampire nordique, âgé de mille ans qui réchauffe directement l'atmosphère. Et bien d'autres encore, la série ajoutant une ribambelle de nouveaux personnages à chaque saison, tous plus géniaux les uns que les autres.


   Parce que Sex, Blood, and Rock n' Roll. Le show contient tous les ingrédients fétiches de la chaîne HBO: une série de qualité, visuellement et techniquement parlant, des acteurs au top, (le show a plusieurs foi été nominés aux Golden Globes et Emmy Awards, entre autre, comme meilleure série dramatique), des intrigues savoureuses alliant avec justesse rire et frissons, et ce n'est pas financièrement que la série va disparaitre: avec un budget qui permet des effets spéciaux convaincants, de l'hémoglobine livrée en tonne et des bonus internet géniaux. Le show poursuit en effet, encore plus le réalisme en créant des sites internets comme celui de la ligue américaine vampirique et  de la communauté du soleil: les deux clans politiques en conflit dans la série. Les campagnes publicitaires cartonnent aux USA, jouant sur les jeux de mots, leur phrase fétiche étant : Waiting sucks...

   Parce que ce sont des vrais vampires présentés ici. Ils aiment le sang, vivent la nuit (le soleil les fait malencontreusement brûler) sont rapides, prétentieux, impétueux et dangereux et que ça rend le show franchement plus intéressant !

Bref, une série savoureuse à regarder entre amis, en sirotant un bon bloody mary. 

Une petite chose à redire ? La série a perdu, dans ses dernières saisons, l'ambiance moite et enivrante qui avait fait son succès pour s'enliser dans des intrigues un peu trop rocambolesque. (Mon conseil, savourez ce plaisir coupable jusqu'à la saison 5 et arrêtez vous en bon chemin.)

Le générique qui donne envie :




Du côté des livres, le choix est abondant, que ce soit un ique comme Dracula, le populaire Fascination ou encore La Communauté du Sud  (dont est adaptée la série True Blood). Mon regard se tournera cette fois sur Le livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness qui raconte les mésaventures d'une jeune femme, issue d'une puissante lignée de sorcières, qui a renoncé à utiliser ses pouvoirs. Mais comme  on ne peut échapper à son destin, elle réveille un grimoire que toutes les créatures désirent ardemment s'approprier. Aidée d'un vampire scientifique dont elle tombera rapidement sous le charme, la voilà entrainée dans une quête aux nombreux dangers.

Le livre : Le livre perdu des sortilèges (Deborah Harkness, 3 tomes)



Pourquoi le lire ?
  • Parce qu'il se démarque des autres romans du genre. Bien plus élaborée que celle d'un roman de bit-lit, l'intrigue est sérieuse et passionante. Oscillant entre la romance et le mystère (on pense à Da Vinci Code), le récit s'intéresse aux origines des espèces (comprenez vampires, sorcières, démons et humains) à travers la quête d'un manuscrit perdu depuis 150 ans. L'auteure s'appuie sur des explications scientifiques et historiques, les intégrant avec brio à l'histoire. (Il ne faut pas oublier qu'elle est universitaire, spécialiste de l'histoire des sciences et de la magie en Europe du XVI au XVIIIème siècle). Cela rend l'intrigue approfondie, réaliste (en oubliant qu'on parle de vampire) et passionante.



  • Pour ses personnages savoureux. Diana, jeune universitaire, sorcière issue d'une très puissante lignée, qui refuse en tout et pour tout d'utiliser ses pouvoirs. Têtue, persévérante, elle cache une blessure sous cette carapace apparente. Matthew Clairmont, le vampire français vieux de 1500 ans, génétitien passionné par ses recherches, spécialiste en vin (une autre boisson favorite des vampires), à la fois protecteur et prédateur. Les deux feront des étincelles.




  • Parce qu'il revisite le mythe du vampire, des sorcières et des démons, en les intégrant à l'histoire des premiers scientifiques, des poètes, en leur donnant une consistance, des connaissances historiques et génétiques, une réalité si foisonante de détails qu'on serait presque prêt à y croire.

Une petite chose à redire ?
Comme souvent dans les sagas, j'ai trouvé le tome 2 plus lent que le premier, et bien que passionnant, l'intrigue a mis plus de temps à se mettre en place et le rythme s'en trouve un peu ralentit.

Un très bon premier tome d'une trilogie prometteuse, très bien écrit,  une intrigue passionante et une fin qui nous donne avidemment envie de lire la suite.

L'extrait qui donne envie:
"Au commencement étaient l'absence et le désir.
 Au commencement étaient le sang et la peur.
 Au commencement étaient le livre perdu des sortilèges."

"Soudain, je sentis deux taches glaciales entre mes omoplates. J'avais été vue, et pas par un observateur humain ordinaire. Quand une sorcières en épie une autre, le contact de son regard vous chatouille. Mais les sorcières ne sont pas les seules créatures à se partager le monde avec les humains. Il y a aussi des démons - des êtres créatifs et artistes qui sont toujous sur la corde raide entre folie et génie. "Rock stars et tueurs en série", c'est ansi que ma tante qualifiait ces créatures étranges et fascinantes. Et il y avait aussi les vampires, race ancienne et belle, qui se repaissaient de sang et vous tenaient sous leur charme quand ils ne vous tuaient pas.
 Quand un démon me jette un regard je sens comme un léger et troublant baiser. Mais quand un vampire m'observe, c'est une intense et menaçante sensation glacée. (...) Les vampires pullulent dans les laboratoires du monde entier. La science récompense la patience et les longues recherches. Et grâce à leurs habitudes de travail solitaire, les scientifiques ont peu de chances d'être reconnus par quiconque en dehors de leurs collègues immédiats. Cela permettait de mener plus facilement une existence qui durait des siècles.
De nos jours, les vampires gravitaient  autour des accélérateurs de particules, des programmes de décodages de génomes et de la biologie moléculaire. Autrefois, ils avaient peuplé alchimie, anatomie et électricité. S'il y avait la possibilité d'une explosion, du sang ou une prommesse de découvertes des  secrets de l'univers, un vampire n'était jamais loin. (...)  Quiconque a lu les best-sellers ou regardé la télévision sait que les vampires sont fascinants, mais rien ne vous prépare à ce qui vous attend en les voyant. Leurs traits sont si parfaits qu'on les dirait ciselés par un sculpteur prodige. Puis ils bougent ou parlent et votre esprit n'est même plus capable de percevoir ce que vous voyez. Chaque mouvement est gracieux, chaque parole musicale. Et leur regard est impérieux, ce qui leur permet pécisément de capturer leurs proies. Un long regard, quelques mots, un frôlement : une fois pris dans le piège du vampire, vous n'avez plus aucune chance."


Pour accompagner tout ceci : Le soundtrack de la série True Blood, avec en tête, Bad Things de Jace Everett, choisie pour le générique de chaque épisode. Un air qui swing sur des paroles équivoques avec tout ce qu'implique le show: un plongeon dans le sud des Etats-Unis, de la folie, du sexe, de la peur. Comme hypnotisé par un vampire (oui, ils peuvent faire ça aussi) on se laisse entrainer par les paroles: "I don't know what you've done to me but before the night is through... I wanna do bad things with you
Pour une musique un peu plus douce, " l'original score" de la série (comprenez par là, toute les musiques présentes dans les scènes en accompagnement), pour n'en citer qu'une: love theme parfaite pour accompagner une lecture vampirique.
Il ne reste qu'une question:

Mordrez-vous à l'hameçon ?


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